Science et aliénation (par Ana Minski)


« Dans la chambre imprégnée de vinaigre où nous disséquions ce mort qui n’était plus le fils ni l’ami, mais seulement un bel exemplaire de la machine humaine[1]1 Marguerite Yourcenar, L’œuvre au noir, Gallimard, p. 118.… »

La maîtrise des corps, de leur fécondité, de leur reproduction et de leur exploitation, est une des principales obsessions de sapiens, l’humain adulte mâle civilisé. Cette soif de contrôle est inhérente à la peur du vivant et de la femme, la biogynophobie. Elle est indissociable d’une symbolique, d’une économie, d’une technique, d’une science, sécuritaires et masculines.

Le modèle de société de la civilisation a été fortement influencé par un imaginaire où la nature et les autres espèces – dont la femelle humaine – n’étaient là que pour assouvir l’humain adulte mâle. Pour Socrate (Ve siècle av. J.-C.) le corps et l’âme étaient deux choses différentes. Ce dualisme se fondait déjà sur une analogie avec la relation de l’être humain et la nature. Idéologiquement, il était souhaitable que l’âme (l’homme) domine le corps (la nature)[2]2Carolyn Merchant, The Death of Nature: Women, Ecology, and the Scientific Revolution, HarperOne, 1980, 384 p.. Galien (131-201) n’hésitera pas à pratiquer la vivisection sur les autres espèces pour ses démonstrations physiologiques et anatomiques. L’ambition de dominer la nature est présente dès les débuts de la civilisation. À cela s’est greffé le monde sans bête du Paradis qui a été proposé, des générations durant, comme l’archétype de l’habitat[3]3Eric Baratay, « Le christianisme et l’animal, une histoire difficile », Ecozon@, Alcalá de Henares Madrid : Universidad de Alcalá de Henares, 2011, 2 (2), pp. 120-138.. Rien d’étonnant à ce que le projet soit donc de ramener « la vérité, la lumière, la vie et la gloire qu’Adam le premier homme possédait et qu’il a perdues au Paradis.[4]4Frances Yates, The Rosicrucian Enlightenment, Shambala Press, 1978, p. 47 in David Noble, « La religion de la technologie : un millénarisme masculin » (traduction de Célia … Continue reading »

Un tel imaginaire, baigné dans les eaux polluées de la volonté de l’a-puissance, ne saurait se contenter de rêveries. Il lui faut coloniser la réalité et la modeler selon ses désirs. Une technique dominatrice, faite de ruses et de feintes, sera ainsi privilégiée à la connaissance objective[5]5Peter Sloterdijk, Critique de la raison cynique, Christian Bourgois Editeur, 2000, 670 p. . C’est pourquoi la guerre est une des principales sources à laquelle s’abreuve la technoscience.

Comme l’expose Guillaume Carnino, les inventions scientifiques – fondées sur une science mathématique, physico-chimique et expérimentale – sont, dès leur origine, le fait d’ingénieurs au service de rois ou d’industriels et participent au développement de techniques qui ont un pouvoir effectif sur le réel, sur la matière[6]6Guillaume Carnino, L’invention de la science. La nouvelle religion de l’âge industriel, 2015, 336 p.. Il n’y a de science que technique et appliquée : « Faire de la science n’est rien d’autre que produire des faits à partir de machines[7]7Guillaume Carnino, « Le mythe de la science pure », revue Offensive n° 10, mai 2006 . »

La technoscience est une arme redoutable pour la guerre :

« L’utilisation massive du métal (matériau robuste mais peu malléable) pour l’artillerie de la Renaissance, est entre autres à l’origine de la mesure systématique (qui n’était pas nécessaire avec le bois, où tout pouvait être ajusté sur place), elle-même à la racine des nombreux instruments qui autoriseront Galilée et ses successeurs à voir le grand livre de la Nature ‘‘écrit en langage mathématique’’[8]8Ibid. »

C’est en effet à partir de Galilée (1564 – 1642) que la physique expérimentale et la physique mathématique ont permis de «  diriger systématiquement l’expérience, de manière à forcer la nature à livrer son secret, à dévoiler la loi mathématique, simple et fondamentale, qui se dérobe à la faiblesse de nos sens ou que masque la complication des phénomènes[9]9Antoine Augustin Cournot, Considérations sur la marche des idées et des événements dans les temps modernes (1872), Paris, Vrin, 1975, p. 187.. »

Au même moment, Jean Calvin (1509-1564) distingue les lois célestes des lois humaines pour justifier le crédit et donner une légitimité décisive à l’entreprise commerciale ou bancaire. Le capitalisme prend alors un nouvel essor et le prototype de l’individu moderne, le marchand, devient un homme cosmopolite dont le mobile de ses actions est l’intérêt personnel. La vision holiste de la nature disparaît peu à peu pour laisser un monde ontologiquement vide que seule la main de l’homme est autorisée à façonner. Cette nouvelle cosmologie est tout d’abord celle de quelques privilégiés, des hommes de la ville, des marchands, des banquiers[10]10L. Dumont, Essai sur l’individualisme, op. cit., p. 79..

Le XVIe siècle, et surtout à partir du De corporis humani fabrica (1543) de Vésale, sera également le siècle de l’élaboration du savoir anatomique[11]11La dissection est avérée sous la dynastie des Ptolémée (IIIe siècle av. J.-C.) qui confient des condamnés à mort aux médecins grecs Hérophile et Érasistrate qui effectueront plus de six … Continue reading. La représentation anatomo-physiologique et son langage – qui ne trouve nulle référence hors de sa sphère – traduisent la rupture ontologique qui se fait entre le cosmos et le corps humain. Ce dernier est désormais clos, bien délimité. Corps et cosmos sont désormais radicalement séparés. Le corps est dissocié de l’homme, étudié pour lui-même, comme réalité autonome. Objectivés, les corps isolent les sujets les uns des autres pour n’être plus que l’enceinte de l’individu qui le possède ; lieu de la limite et de la solitude du sujet, objet privilégié d’un façonnement et d’une volonté de maîtrise.

C’est dans ce contexte culturel que Descartes développe sa métaphore du corps-cadavre. « Descartes répond en désignant sur une table un veau écorché : ‘‘Voilà ma bibliothèque’’[12]12David Le Breton, Anthropologie du corps et de la modernité. Presses Universitaires de France, 2013, p. 80.. » Il écrit : « Je me considérai premièrement comme ayant un visage, des mains, des bras, et toute cette machine composée d’os et de chair, telle qu’elle paraît en un cadavre laquelle je désignai du nom de corps[13]13René Descartes, Méditations métaphysiques, Paris, puf, 1970, p. 102.. » Le corps est cadavre, une enveloppe purement matérielle dénuée de vie qui ne possède aucune valeur. Pire qu’une machine, la symbolique du corps-cadavre emporte dans son sillage funèbre les cosmologies populaires, paysannes, animistes, l’univers lui-même devenu « machine où il n’y a rien du tout à considérer que les figures et les mouvements de ses parties[14]14René Descartes, Lettre à Plempius. ».

La quête de transcendance va dès lors se tourner essentiellement vers les techniques. Ainsi que l’expose remarquablement David Noble, les techniques actuelles, ou technosciences, répondent aux prétentions d’omniscience et d’omnipotence d’adultes humains mâles. Ces prétentions apparaissent sous diverses formes et différents discours, mais sont toujours celles d’une volonté de puissance démiurgique qui place sapiens au sommet de la création. Ces êtres s’autoproclamant supérieurs, ces futurs « surhommes », ne perçoivent le corps que comme un « sac à viande ». La viande, cette chair exploitée, disséquée, dévorée, engloutie, contrôlée et façonnée depuis les premières domestications, au sens strict du terme.

« Le mythe chrétien de la rédemption suppose le recouvrement, par divers moyens, de la perfection perdue d’Adam et, avec elle, de son statut et de ses pouvoirs initiaux[15]15David Noble, op. cit.. »

Rien d’étonnant donc à ce que de nombreux chrétiens évangélistes participent activement au développement des nouvelles technologies, ainsi de Francis Collins, directeur du projet Génome humain[16]16Projet de séquençage complet du génome humain lancé en 1990 par les États-Unis sous l’impulsion du biochimiste et généticien James Watson. par exemple. Rien d’étonnant également à ce que la science historique, quels que soient les domaines de la vie sociale étudiés, soit toujours androcentrée[17]17Sylvie Schwetzer, Les femmes ont toujours travaillé. Une histoire du travail des femmes aux XIXe et XXe siècles, Éd. Odile Jacob, 2002, p. 288 ; Françoise Thébaud, Écrire l’histoire … Continue reading.

« Par l’exploration spatiale, ils rejoignent les anges ; par la reproduction artificielle, ils recouvrent la capacité de procréation exclusivement masculine d’Adam ; par l’intelligence artificielle, ils surmontent la malédiction du travail et la prison mortelle du corps physique ; par le génie génétique, ils redeviennent les partenaires de Dieu dans la Création ; le cyberespace leur permet de recouvrir leur règne légitime, omniscient et omnipotent, sur l’univers[18]18David Noble, op. cit.. »

Une accumulation de savoirs mettent ainsi au jour de nouvelles techniques qui vont entériner la séparation corps/esprit, nature/culture, femelle/mâle. En effet, comme l’expose Sylviane Agacinski dans son essai La métaphysique des sexes dans lequel elle explore l’androcentrisme monothéiste :

« Le modèle humain parfait est toujours masculin, qu’il s’agisse de louer la virilité morale des saintes, c’est-à-dire leur courage, ou de figurer la spiritualité humaine confrontée à ses tendances charnelles : le mâle représente la part de l’homme tournée vers l’Esprit divin, tandis que la femelle représente la part tournée vers la chair[19]19Sylviane Agacinski, La métaphysique des sexes. Masculin/féminin, aux sources du christianisme, Éd. Seuil, 2005, p. 262.. »

La condition humaine est une chute dans le corps dont il convient au plus tôt de se délivrer et sera l’enjeu des techniques de sapiens. La « révolution copernicienne » permettra bientôt au scientifique de quitter la pratique empirique pour faire de l’expérimentation une pratique sélective : le scientifique impose ses propres questions au phénomène[20]20Tobie Nathan et Isabelle Stengers, Médecins et sorciers, Empêcheurs de penser rond, 2004, 196 p.. L’invention du télescope modifie également la vision du monde puisque l’homme peut désormais considérer la nature terrestre du point de vue de l’univers. Le monde terrestre s’est ainsi rétréci, et en abolissant les distances l’esprit humain s’est éloigné de la Terre. La dissociation du corps et de l’esprit/âme se couple à la dissociation Terre/Univers. La Terre est désormais la prison de l’humanité comme le corps l’est pour l’esprit. Cette dissociation rendra possible l’émergence, au XVIIe siècle, d’une science de l’ordre et de la mesure qui répartit les objets selon des classifications formelles. Chaque élément est automatisé afin d’en discerner les lois mécaniques et de penser le monde et les vivants comme des machines dont les rouages peuvent être démontés par les savants, maîtres d’un savoir plus rationnel que raisonnable.

Si les corps sont exploités, entravés et contrôlés depuis les débuts de la domestication des mammifères en vue de satisfaire des prétentions humaines de suprématisme et/ou de croissance, le développement de la civilisation et de ses techniques autoritaires a accentué la réification et la dissociation des corps-sujets. Le corps apparaît désormais morcelé et objectivé.

Avec l’industrialisation, possible grâce à des machines toujours plus autoritaires, la marchandisation du monde s’accélère et s’étend. Les sujets-corps décomposent leurs qualités pour les vendre sur le marché du travail. Connaissances, force, intelligence, rapidité, douceur, sont autant de choses que le travailleur possède et doit vendre[21]21Georg Lukács, Histoire et conscience de classe, Éd. de Minuit, 1974, 422 p.. Les machines imposent leurs rythmes aux hommes, divisent et décomposent les gestes, les réifient. Les transformations du corps semblent ne pas connaître de limites : procréation médicalement assistée, prélèvement et transplantation d’organes, clonage, manipulations génétiques, progression des techniques de réanimation et autres appareils d’assistance, etc. Devenu lieu de l’individualité, de l’apparence, le corps est à la fois faire-valoir et ennemi, c’est pour cela que « la science et la technique, fidèles à leur projet de maîtrise sur le monde, tentent dans le même mouvement paradoxal à la fois d’éliminer le corps et de l’imiter[22]22David Le Breton, Anthropologie du corps et de la modernité, Presses Universitaires de France, 2013, p.. »

Lorsque les techniques le permirent sapiens (et plus particulièrement les sapiens industrialis) n’hésita pas à capturer ou exterminer la faune sauvage, à licencier les animaux de trait, à inventer les usines à viande et les abattoirs. Il a soutenu et conforté le processus général de séparation entre l’homme et la nature, initié par la révolution scientifique du XVIIe siècle et se poursuivant de nos jours par les transformations démographiques, agricoles et industrielles[23]23Eric Baratay, Le point de vue animal.

Certains hommes souhaitent la mathématisation de la perception et de toute connaissance empirique, réduisant les données des sens, les cycles corporels et les mouvements terrestres en symboles mathématiques. Par la force de la théorie ils espèrent surmonter la condition humaine terrestre. La théorie devient hypothèse et la réussite de l’hypothèse devient vérité. La distinction entre laboratoire et conditions biologiques disparaît jusqu’à réduire le vivant aux machines et à en exploiter le cadavre.

Les ingénieurs, indispensables aux princes de l’époque pour mener leurs campagnes militaires – et de plus en plus pour administrer le quotidien – sont aujourd’hui indispensables à l’industrie et à l’idéologie transhumaniste. Ils travaillent à transformer les corps en marchandises[24]24Céline Lafontaine, Le corps-marché. La marchandisation de la vie à l’ère de la bioéconomie, Éd. du Seuil, 2008, 486 p. tout en rêvant la fin du corps avec l’essor de la cyberculture, le fantasme du downloading de l’esprit dans le grand ordinateur mondialisé[25]25Le Breton, David. Anthropologie du corps et de la modernité. Presses Universitaires de France, 2013, 336 p..

« Le progrès des sciences offre à la créativité des inventeurs des voies neuves, imprévisibles, et infiniment plus riches de potentialités. C’est désormais des sciences, et des sciences seules, que l’époque attend les progrès de son industrie. Les techniques retournent à l’arrière-plan qu’elles avaient un moment quitté, l’idéologie triomphante de la science appliquée va s’installer. » [26]26André-Georges Haudricourt, La technologie, science humaine. Recherches d’histoire et d’ethnologie des techniques, Paris, Maison des Sciences de l’Homme, 1987.

La disparition de l’homme dans la machine, cyborg ou réseau spirituel, est une étape supplémentaire dans les techniques développées par la science déraisonnable de sapiens. La communauté catholique, à partir des années 1940 et sous l’impulsion du jésuite Teilhard de Chardin, transforme l’animal en créature du passé qui doit se sacrifier pour permettre à l’homme de progresser, justifiant ainsi une exploitation industrialisée et des expérimentations atroces. Aimer et protéger l’animal est interprété comme un renoncement au destin supraterrestre de l’homme. On ne peut s’attacher à des créatures matérielles sans renier la nature spirituelle de l’homme, sa place à part dans la création. La suprématie de l’homme sacralise sa propension à se croire différent et transforme en commandement divin son aspiration à la maîtrise de la nature. La machine est la nouvelle promesse de l’homme divin qui se rêve pur esprit. Connectés les uns aux autres, ils rêvent une entité spirituelle immortelle, une mémoire réduite à l’histoire de la civilisation occidentale[27]27David Noble, op. cit..

L’idée de science au sens contemporain émerge au cours du XIXe siècle occidental et européen quand l’activité scientifique devient indispensable pour améliorer les procédés de production industrielle. Comme l’indique Carnino dans son ouvrage L’invention de la science, la quasi-totalité des travaux scientifiques ont toujours été réalisés en liens très étroits avec les exigences industrielles et économiques de leur temps. Cette science émerge en un sens très précis qui vise à résoudre des problèmes sociaux et politiques. L’idée de science s’impose pour faire entendre aux populations qu’il y a nécessité de ne pas discuter certains choix technologiques et industriels. Et autour de cette idée de science, on crée toute une mythologie qui entoure, par exemple, Galilée ou Newton, pour imposer l’idée d’une science pure, libre de toute influence idéologique.

Soutenir que l’animal et la nature sont acteurs et non objets contredit une conception moderne très ancrée, notamment parmi les sapiens façonnés par les mythes urbains. Le mythe de la science pure a été créé pour maintenir un système d’exploitation et de maîtrise du vivant au profit d’un système technique industriel. La machine à vapeur a émergé pour répondre à la demande des marchés mondiaux exigeant de gros volumes d’étoffes de coton bon marché. C’est ainsi que pour certains auteurs, technologie et science sont couplées : la science ne pouvant être autre chose que l’application d’une technique industrielle et mécanique. Cette technoscience permet de disposer d’un pouvoir effectif sur le réel, de contrôler et modeler non seulement les esprits et les corps mais aussi la matière. Arme de la volonté de puissance, rien d’étonnant à ce que beaucoup se vouent corps et âme à cette technoscience espérant transformer les biocides en divin breuvage, les data centers en paradis céleste.

Aliéné par son environnement, l’homme moderne adapte la connaissance du monde à cette idéologie qui le mutile d’une part conséquente de lui-même : « … au lieu d’observer les phénomènes naturels tels qu’ils lui étaient donnés, il plaça la nature dans les conditions de son entendement[28]28Hannah Arendt, La condition de l’homme moderne, Pockett, 2002, p. 335. ». Seul face à lui-même et à ses maux, son monde se réduit à un univers unique : celui de sapiens. Il ne lui est plus possible d’établir des liens avec les autres existants, son imagination est réduite à une rationalité froide et mécanique d’où ancêtres et fantômes ne sont que des signes de névrose ou d’hystérie. Face au désastre, il ne reste plus qu’à dominer et détruire ce qui est trop terrestre pour célébrer la fin des Temps, composer un requiem au corps et à la viande. Pour que ce destin se réalise, le contrôle du corps des autres mammifères et de la femelle humaine est une nécessité.

Ana Minski

References

References
1 1 Marguerite Yourcenar, L’œuvre au noir, Gallimard, p. 118.
2 2Carolyn Merchant, The Death of Nature: Women, Ecology, and the Scientific Revolution, HarperOne, 1980, 384 p.
3 3Eric Baratay, « Le christianisme et l’animal, une histoire difficile », Ecozon@, Alcalá de Henares Madrid : Universidad de Alcalá de Henares, 2011, 2 (2), pp. 120-138.
4 4Frances Yates, The Rosicrucian Enlightenment, Shambala Press, 1978, p. 47 in David Noble, « La religion de la technologie : un millénarisme masculin » (traduction de Célia Izoard), revue Agone, vol. 62, 2018
5 5Peter Sloterdijk, Critique de la raison cynique, Christian Bourgois Editeur, 2000, 670 p.
6 6Guillaume Carnino, L’invention de la science. La nouvelle religion de l’âge industriel, 2015, 336 p.
7 7Guillaume Carnino, « Le mythe de la science pure », revue Offensive n° 10, mai 2006
8 8Ibid.
9 9Antoine Augustin Cournot, Considérations sur la marche des idées et des événements dans les temps modernes (1872), Paris, Vrin, 1975, p. 187.
10 10L. Dumont, Essai sur l’individualisme, op. cit., p. 79.
11 11La dissection est avérée sous la dynastie des Ptolémée (IIIe siècle av. J.-C.) qui confient des condamnés à mort aux médecins grecs Hérophile et Érasistrate qui effectueront plus de six cents vivisections car ils considèrent que les organes des cadavres ont une conformation et une physiologie différentes des organes vivants. Les premières dissections officielles ont lieu dans les universités italiennes au début du XIVe siècle, sur les cadavres de condamnés. Léonard (1452-1519) disséquera une trentaine de cadavres et réalisera d’innombrables notes et dossiers sur l’anatomie humaine, mais c’est Vésale (1514-1564) que l’Histoire retiendra.
12 12David Le Breton, Anthropologie du corps et de la modernité. Presses Universitaires de France, 2013, p. 80.
13 13René Descartes, Méditations métaphysiques, Paris, puf, 1970, p. 102.
14 14René Descartes, Lettre à Plempius.
15 15David Noble, op. cit.
16 16Projet de séquençage complet du génome humain lancé en 1990 par les États-Unis sous l’impulsion du biochimiste et généticien James Watson.
17 17Sylvie Schwetzer, Les femmes ont toujours travaillé. Une histoire du travail des femmes aux XIXe et XXe siècles, Éd. Odile Jacob, 2002, p. 288 ; Françoise Thébaud, Écrire l’histoire des femmes et du genre, ENS Éditions, 2007, 230 p.
18 18David Noble, op. cit.
19 19Sylviane Agacinski, La métaphysique des sexes. Masculin/féminin, aux sources du christianisme, Éd. Seuil, 2005, p. 262.
20 20Tobie Nathan et Isabelle Stengers, Médecins et sorciers, Empêcheurs de penser rond, 2004, 196 p.
21 21Georg Lukács, Histoire et conscience de classe, Éd. de Minuit, 1974, 422 p.
22 22David Le Breton, Anthropologie du corps et de la modernité, Presses Universitaires de France, 2013, p.
23 23Eric Baratay, Le point de vue animal
24 24Céline Lafontaine, Le corps-marché. La marchandisation de la vie à l’ère de la bioéconomie, Éd. du Seuil, 2008, 486 p.
25 25Le Breton, David. Anthropologie du corps et de la modernité. Presses Universitaires de France, 2013, 336 p.
26 26André-Georges Haudricourt, La technologie, science humaine. Recherches d’histoire et d’ethnologie des techniques, Paris, Maison des Sciences de l’Homme, 1987.
27 27David Noble, op. cit.
28 28Hannah Arendt, La condition de l’homme moderne, Pockett, 2002, p. 335.