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Image de couverture : Ana Minski
Cet article a été publié dans le premier numéro du fanzine Capitalocène du collectif Les sorores
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Anthropocène ? Capitalocène ? Mégalocène ? Technocène ? On ne compte plus les néologismes pour nommer les destructions écologiques en cours. Autant de -cène que de Homo, cette humanité civilisée qui se rêve et se prétend sapiens, mais qui est parfois qualifiée comme economicus, theologicus, ludens, faber, ethicus, ou poubelus…
Nommer les choses et les phénomènes n’est pas un acte anodin. Nommer nous situe dans le monde, socialement, moralement et matériellement. Nommer est la première étape pour identifier ce que les opprimés doivent combattre. Définir le plus précisément possible ce que nous souhaitons dénoncer ou défendre nous permet de comprendre les différents mécanismes de la domination, de notre aliénation et les causes du désastre écologique. Les mots mûrement réfléchis mettent à nu les désirs de révolte ou de domination qui sous-tendent une pensée. C’est pour cela que toute autrice et auteur qui s’inquiète d’écologie et de justice sociale doit porter son regard sur le monde depuis celles et ceux qui sont exploités, animaux humains et non humains. La réalité de toute société est à la fois matérielle et symbolique. Décrire clairement le système économique et politique capitaliste, système puissamment idéologique, permet de rendre visibles les violences et destructions quotidiennes dont il se nourrit pour le porter à notre jugement moral.
À partir des années 1990, des scientifiques (écologues, chimistes, climatologues) ont adopté l’idée qu’une nouvelle époque géologique était advenue : l’anthropocène. Quatre critères ont été retenus pour justifier la reconnaissance de cette nouvelle époque :
Cette nouvelle époque nomme l’emprise des activités humaines qui contrôlent et modifient la plupart des cycles biogéochimiques planétaires tels que :
La perturbation de ces cycles étant d’origine humaine, plusieurs scientifiques ont considéré que l’humanité était à l’origine d’une nouvelle époque géologique. Le point de bascule entre l’Holocène4 et ce que les scientifiques ont nommé l’Anthropocène est encore sujet à débat5. Pour certains, le point de bascule écologique serait lié à l’invention de la machine à vapeur en 17846, pour d’autres ce serait l’arrivée des Européens sur le continent américain en 1492 qui a bouleversé les populations en mondialisant le réseau commercial et en mélangeant les biotopes7. Cette dernière date pourrait aussi être interprétée comme un point stratotypique mondial8 et témoigner de la responsabilité des hommes, et plus précisément des Européens, dans le désastre écologique.
Les principales dates qui pourraient rendre compte d’un point stratotypique mondial sont encore en débat :
Cependant, la notion d’« Anthropocène » est critiquable sous plusieurs aspects : elle englobe toute l’humanité, ne nomme pas la véritable cause et participe à naturaliser les activités humaines destructrices.
Aussi, contrairement à ce qu’affirment certains auteurs, l’homme n’a pas toujours pillé la nature, exterminé les autres espèces, pollué les sols, l’eau, l’air. De nombreux peuples vivent encore de nos jours sans détruire leur milieu naturel. Ces désastres écologiques sont les résultats d’un régime économique, politique, technique, idéologique nommé capitalisme.
Le terme de Capitalocène est donc plus adapté mais reste insuffisant.
L’Androcapitalocène
Le préfixe « Andro », du grec « homme, sexe masculin », met en évidence le fait que la destruction en cours n’est pas neutre du point de vue des sexes. Elle est le fait du sexe masculin, d’hommes qui sont socialisés pour valoriser la concurrence, le pillage, le viol, la domination, l’hégémonie. Des hommes qui sont socialisés pour mépriser les qualités dites féminines que sont la douceur, la passivité, la générosité, l’empathie, la coquetterie, la serviabilité, la soumission, l’émotivité. Cette socialisation dualiste des sexes participe à la mise en place et au maintien d’un système économique qui lui ressemble en tout point : le capitalisme. Le suffixe « capital » cible ce système économique, politique, idéologique et symbolique fondé sur la valeur des biens matériels, intellectuels et/ou symboliques appartenant à une personne physique ou morale.
« Androcapitalocène » plutôt que « anthropo11 » parce qu’il ne s’agit pas d’accuser l’humanité mais un système spécifique. Les peuples autochtones ont su préserver la biodiversité et la santé des écosystèmes tout en développant des modes de subsistance leur permettant de perpétuer le buen vivir, une qualité de vie indépendante de la santé du marché. Ils ont également maintenu des liens affectifs forts avec leurs terres et leurs tribus. Ce sont ces liens qui expliquent aussi leur présence dans de nombreuses luttes.
Il ne s’agit pour autant pas d’idéaliser ces peuples où la domination masculine existe aussi, toute domination masculine portant en soi la violence spécifique du capitalisme : guerre, prédation, concurrence, hégémonie, appropriation, exploitation, réification. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles de nombreuses luttes sont menées partout dans le monde par des femmes qui privilégient la solidarité économique et le partage d’expériences à la concurrence et à l’hégémonie. Elles se battent en tant que femmes pour arracher aux hommes leur pouvoir décisionnaire et retrouver leur capacité d’initiatives, de choix de vie, de créativité et de prises de décision. Certaines n’hésitent pas à prendre les armes pour défendre les terres et renouer avec une autonomie de subsistance :
Si les luttes sont principalement menées par des femmes, c’est parce que les hommes de leurs propres tribus sont souvent moins déterminés à se battre contre l’abattage des arbres ou l’exploitation des minerais. Ils y entrevoient une occasion d’embauche par les compagnies commerciales, faisant fi de l’importance de la terre pour la subsistance alimentaire. L’alcool est aussi un fléau parmi les hommes autochtones qui laissent les femmes se charger seules des enfants et de la terre12.
Ce lien entre sexe, système économique et destruction écologique a été théorisé par les écoféministes dès les années 197013. Pourtant, l’écoféminisme est encore largement ignoré par la plupart des auteurs et théoriciens qui s’inquiètent d’écologie et d’anticapitalisme. Bien que très présentes sur les terrains de lutte, les écoféministes sont quasi systématiquement négligées, invisibilisées, ignorées.
Capitalisme et patriarcat sont les deux visages d’un même système : l’hégémonie des « valeurs » du sexe masculin.
Du capitalisme
Le capitalisme est souvent réduit à un système économique, mais il est aussi un système politique et symbolique. En tant que système politique14, il est caractérisé par la propriété privée des moyens de production, par la séparation du capital et du travail, par la vente de la production sur des marchés où offre et demande sont censées ajuster les prix, par la recherche du profit maximal15, pour orienter la production et financer les investissements, et qui met en concurrence différents centres de profit. La monnaie est perçue comme le lien social permettant de redistribuer des coûts et des bénéfices entre acteurs suivant des règles établies16 (locales, nationales, internationales) et la confiance de ses utilisateurs. D’un point de vue symbolique, le capitalisme ne concerne pas que l’accumulation de biens matériels ou de profits financiers, il implique une stratification sociale qui permet à la classe sociale dominante d’accéder plus facilement à un capital culturel, intellectuel, artistique, symbolique17.
Le capitalisme a souvent été défini comme système d’accumulation du capital et associé à la révolution industrielle18, mais il a été aussi divisé en plusieurs stades par différents auteurs, dont les plus courants sont un stade marchand, un stade industriel puis financier19.
Une analyse plus intéressante est celle d’Alessandro Stanziani, historien économiste auteur de Capital Terre, une longue histoire du monde. Inspiré par les recherches de Fernand Braudel, Stanziani considère que l’histoire économique de la terre comme capital commencerait au XIIe siècle. Dans son analyse, il prend en compte les inégalités sociales, la relation entre les espèces vivantes et les dynamiques géologiques. Pour comprendre ce qu’est le capitalisme, il invite à penser ensemble les facteurs environnementaux tels que changements climatiques, destructions de milieux naturels (extractivisme, urbanisation, etc.), exploitation des êtres vivants (domestication, pour le divertissement) et facteurs sociaux (inégalités, travail forcé).
Stanziani, qui souhaite interroger les continuités et ruptures de cette histoire, ne prend pas en compte, dans les relations entre les vivants, la grande rupture qu’a été la domestication des animaux d’élevage tels que les cochons, les bovins, ovins et caprins, qui a commencé il y a environ 13 000 ans avant notre ère20.
Une critique féministe radicale
Une critique féministe radicale plonge les racines du capitalisme encore plus loin.
La critique féministe du capitalisme diffère de celle du marxisme parce qu’elle considère que les femmes forment une « classe de sexe » exploitée par celle des hommes, aussi bien dans le travail concret que le travail abstrait, dans la propriété privée familiale que dans la propriété privée capitaliste. Le travail abstrait est mesuré par le temps de travail socialement nécessaire pour créer une marchandise, c’est ce temps nécessaire qui sert à mesurer sa valeur. Pour Marx, le travail abstrait ne discrimine ni femme, ni enfant qui deviennent des salariés comme les autres. La séparation travail abstrait/travail concret, propriété privée familiale/propriété privée capitaliste est dialectique au sens hégélien, l’une ne fonctionne pas sans l’autre.
Dans l’exploitation agricole familiale de tradition patriarcale, le capital et le travail sont entre les mêmes mains, celle du père. La femme n’est propriétaire ni des moyens de production
(outils agricoles, cheptel) ni du capital matériel (maison, terre). Le travail des femmes, pourtant essentiel, est invisibilisé et infériorisé. Ce modèle basé sur l’expropriation des femmes pourrait être un des facteurs de l’essor du capitalisme.
Une division sexuelle du travail distingue les activités de production marchandes des activités de production de services, ces dernières n’ayant pas de valeur. La distinction entre activités marchandes et activités dites « sociales », continue à inscrire les femmes dans l’espace domestique, les tâches dites « naturelles », soumises à la nature, et les hommes dans l’espace public marchand. Cette distinction hiérarchise deux sphères : publique/privée dont découle les sphères visible/invisible, marchande/domestique, liberté citoyenne/dépendance à la nature. La relation dialectique de ces différentes sphères contribue à ordonner et hiérarchiser les classes de sexe. C’est pour ces raisons que les emplois, dont les attributs sont proches des tâches domestiques, sont féminisés : « services aux personnes », soins aux enfants, aux personnes âgées ou dépendantes, assistantes maternelles ou travailleuses familiales, femmes de ménage et employées de maison chez des particuliers, etc. Tous ces métiers sont presque exclusivement occupés par des femmes qui représentent de 65 à 90 % de tous les travailleurs à temps partiel dans les pays de l’OCDE21. Les femmes occupent les emplois les moins valorisés, les plus mal payés et sont souvent victimes d’abus et de violence. Au temps de travail s’ajoute celui du transport du domicile au travail, du travail à l’école. Au travail salarié, qui ne protège nullement les femmes de la précarité22, s’ajoutent le travail ménagé et le soin des enfants. Pour celles qui parviennent à obtenir un emploi convenablement rémunéré et valorisé, cette intégration au capitalisme participe à l’exploitation d’autres femmes : nounous, cuisinières, ménagères, etc.
Les femmes du Sud global font le ménage et s’occupent des enfants des travailleuses plus aisées du Nord, tout en étant séparées de leurs propres enfants et éloignées de leurs propres familles. Les migrations de femmes du Sud global enrichissent la cohorte de domestiques sans papiers corvéables à merci mais aussi l’industrie clandestine du sexe.
De nombreuses féministes ont également dénoncé les relations entre la guerre, la technique et la domination masculine. Dans les sociétés actuelles de chasse et de cueillette, les outils qu’emploient les femmes sont toujours plus rudimentaires que ceux utilisés par les hommes, et les femmes sont exclues de la fabrication des outils en général et des armes en particulier23. Encore aujourd’hui, les hommes sont ceux qui maîtrisent la nature grâce à la technique tandis que les femmes sont considérées comme soumises à la nature. Ce mythe constitue un clivage entre les professions masculines et les professions féminines. Ce qui explique pourquoi les femmes sont très peu présentes dans les métiers techniques24.
Les féministes ont également montré les liens entre guerre, technique et science. Les connaissances scientifiques acquises lors de la production d’armes de guerre ont joué un rôle majeur lors de la Révolution industrielle. Ces relations ne doivent rien au hasard. De la machine à vapeur au gaz de combat recyclés en engrais, etc., l’innovation technologique vise avant tout le contrôle et la domination, engendre colonisation, expropriation, aliénation, paupérisation des populations, standardisation culturelle et biologique, destruction des écosystèmes. La science et la technologie constituent un complexe militaro-industriel qui est le bras armé du capitalisme.
La socialisation des sexes est dualiste, elle accorde à la classe de sexe des hommes des qualités qui sont refusées aux femmes : la raison, la force, le courage, le contrôle des émotions, etc. Les hommes s’approprient le corps des femmes par le mariage patriarcal, la porno-prostitution ou comme clients-prostitueurs. Le contrôle de la procréation a également été entre les mains des hommes pendant des millénaires et cela se poursuit puisque l’élevage des autres espèces, via les techniques de procréation artificielle, maintient et consolide le contrôle sur le corps des femmes25.
L’esclavage et l’élevage présentent les mêmes critères : une dialectique hiérarchisante des êtres vivants afin que les hommes puissent les exploiter en vue de maintenir ou accroître leur capital matériel et social. Nous sommes déjà dans le « biocapitalisme » qui considère le vivant comme monnaie d’échanges ou marchandise.
En effet, le capitalisme n’a pas attendu l’existence de la monnaie pour générer une concentration des richesses et une appropriation des moyens de production :
« … l’exploitation de la laine de mouton dans la Crète minoenne a ainsi contribué à l’avènement d’une industrie du luxe fondée sur la marchandisation de la laine de mouton qui a nécessairement eu un impact sur la vie des bergers crétois. […] La période
bureaucratique urukéenne est dominée par un habitat d’élite et un temple monumental qui contrôle une industrie céramique de masse et une production de nourriture fondée sur un élevage intensif et productiviste de moutons et de chèvres26.»
L’esclavage des humains et des espèces dites « domestiques » était, et l’est encore, un biocapital et une monnaie d’échange qui permettaient au maître d’accroître sa domination, sa richesse et/ou son prestige social27. L’accélération du capitalisme mondial actuel est liée au culte du progrès, de l’innovation de techniques toujours plus autoritaires. Cette accélération a été possible parce que les animaux ont été massivement mis au service du capitalisme. Ce sont, ajoutées à cela, les ressources coloniales et l’utilisation des énergies fossiles qui ont permis à l’Europe de décoller économiquement à partir de 1800.
Nous ignorons si la domination masculine et l’esclavage ont précédé l’élevage, quoi qu’il en soit, tous trois sont intimement liés. Dès les débuts de l’élevage, de nombreuses techniques de domination impliquant des inégalités sociales et destructrices se développent28 et un dualisme domestique/sauvage s’instaure, confortant le dualisme sexuel.
D’un point de vue écologique, une conversion massive des terres pour produire nourriture, fourrage, combustible ou fibres a été nécessaire, engendrant une segmentation des espaces au détriment des espèces sauvages. L’élevage a marqué un bouleversement des équilibres écologiques et, du même coup, des moyens de subsistance traditionnels des sociétés humaines du Paléolithique.
L’appropriation des êtres vivants et des terres est possible parce qu’une classe sociale se l’autorise et que la majorité, dépossédée, pense en tirer profit, est trop lâche pour s’y opposer ou y est embarquée de force. Transformer des êtres vivants en marchandise modifie considérablement notre rapport à la nature et autorise les expérimentations sur les êtres vivants, humains y compris : libellules drones, chèvres génétiquement modifiées pour obtenir de la soie d’araignée, des vaches produisant du lait « humain »29, etc. Le transhumanisme s’inscrit dans ce continuum de domination, de contrôle et de façonnement du vivant qui trouve son point d’origine dans l’élevage. Une des facettes du capitalisme est bien de réifier le vivant, de le transformer en marchandise, de nier leur individualité. Si les écoféministes et celles de la subsistance dénoncent la privatisation des biens communs : faune, flore, sols, cellules, atomes, etc., il est regrettable qu’un certains nombre d’entre elles ne dénoncent pas l’élevage, et la domestication animale. Sous le biocapitalisme achevé, l’eau, l’air, les gênes peuvent être brevetés pour devenir marchandise et accroître les profits. En tant que système hégémonique, qui nécessite toujours plus de « ressources », il colonise et paupérise les populations, privatise les biens communs, génère des guerres pour le contrôle des ressources rares, détruit les écosystèmes. La traite d’êtres humains, femmes et enfants très majoritairement, pour les soumettre en esclavage sexuel ou domestique, les réduire à des parties de leurs corps afin de mener des expérimentations biotechniques (xénogreffes, utérus artificiels, embryons humains synthétiques, chimères, etc.) est tout aussi lucrative que la mort.
Le silence, voire le dédain, de nombreux écologues et universitaires envers les luttes féministes témoignent de leur manque de compréhension des origines du Capitalocène, de leur ignorance et/ou de leur mauvaise foi. Ils préfèrent garder les œillères de l’étalon dominant que le capitalisme soumet et utilise à des fins de manipulation totale du vivant. Le féminisme n’est pas une lutte secondaire, il doit être au contraire au cœur des débats et ne doit pas se désolidariser de la lutte contre l’exploitation animale.
Ana Minski
Lesruminants.com
avril 2025
Notes
1 https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/geologie/les-geologues-du-monde-entier-sont-a-la-recherche-du-clou-d-or_104313
2 https://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/dioxyde_de_carbone_co2.php4
3 https://www.connaissancedesenergies.org/questions-et-reponses-energies/quels-sont-les-principaux-gaz-effet-de-serre
4 Le début de l’Holocène a été daté à partir d’un brusque effondrement des valeurs en deutérium datant de 11 650 ans avant le présent, écart enregistré à une profondeur de 1492,25 mètres du forage du NorthGRIP situé sur l’inlandsis du Groenland. Cette mesure correspond aux premiers signes de réchauffement climatique mettant fin au Pléistocène qui s’étend de 2,58 millions d’années à 11 700 ans avant le présent.
5 https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/geologie/les-geologues-du-monde-entier-sont-a-la-recherche-du-clou-d-or_104313
6 Paul J. Crutzen et Eugene F. Stoermer, « The ‘‘Anthropocene’’ », 2000, in the Anthropocene: A New Epoch in Earth’s History. The Anthropocene: Politik—Economics—Society—Science, vol 1. Springer, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-030-82202-6_2
7 Simon Lewis, Mark Maslin, « Defining the anthropocene », Nature, 519 (7542), p. 171-180, 2015.
8 Un point stratotypique mondial définit les limites existantes entre deux moments géologiques (https://fr.wikipedia.org/wiki/Point_stratotypique_mondial)
9 op.cit.
10 https://www.radiocarbon.com/francais/datation-carbone-bombe.htm
11 Je suis cependant critique du terme anthropo qui, contrairement à ce qui est affirmé, ne concerne pas l’humanité mais l’humain adulte mâle dominant (élite économique, philosophique, politique) qui théorise, dès l’Antiquité grecque (notamment par Démocrite, Platon et Aristote), la supériorité de la nature humaine sur les autres espèces. Voir à ce sujet mon article : « Anthropocentrisme et techniques de domination » sur le site les ruminants : https://lesruminants.com/2022/02/13/anthropocentrisme-et-techniques-de-domination-ana-minski/
12 Marine Allard, Lucie Assemat et Coline Dhaussy, « “Ni les Femmes ni la Terre !” À la recherche de la convergence des luttes entre féminisme & écologie en Argentine et Bolivie», Multitudes, 67(2), 82-89, 2017. https://doi.org/10.3917/mult.067.0082.
13 Le néologisme « écoféminisme » est élaboré par Françoise d’Eaubonne en 1974 dans son essai Le féminisme ou la mort : « l’oppression des femmes précède et fonde toutes les autres, celles qui lui succèdent auront toujours tendance à prendre un aspect sexualisé » in Françoise d’Eaubonne, Écologie et féminisme, révolution ou mutation, publié en 1978 et réédité en 2018 par Libre et Solidaire.
14 Le système politique est composé d’agents, d’institutions, d’organisations, de comportements, de croyances, de normes, d’attitudes, d’idéaux, de valeurs et de leurs interactions respectives, il comprend donc entre autres le régime politique, la structure économique et l’organisation sociale.
15 La recherche du profit maximal est aussi vieille que le marché lui-même. Le droit des consommateurs a été un des moteurs importants pour légiférer sur la qualité des produits et homogénéiser le prix de vente (article en cours).
16 https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006072026/LEGISCTA000006153847/
17 Pierre Bourdieu P. et Jean-Claude Passeron, La reproduction : éléments pour une théorie du système d’enseignement, Les éditions de Minuit, 1970, 278 p.
18 Jerôme Baschet envisage un basculement du féodalisme au capitalisme entre 1760 et 1830, associant le capitalisme à la révolution industrielle et au siècle des Lumières.
19 Bruno Théret et Michel Wieviorka, « La périodisation du capitalisme », Critique de la théorie du ‘‘Capitalisme monopoliste d’État’’ (p. 51-65). La Découverte, 1978 ; https://www.universalis.fr/encyclopedie/capitalisme-notion-de/ ; Hans-Jürgen Puhle, « Concepts historiques du capitalisme industriel avancé : « capitalisme organisé » et « corporatisme » », Trivium [En ligne], 28 | 2018, mis en ligne le 30 juillet 2018, consulté le 23 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/trivium/5831 ; DOI : https://doi.org/10.4000/trivium.5831
20 Ana Minski, Sagesses incivilisées, sous les pavés la sauvageresse, M-Editeur, 2021
21 https://www.ilo.org/fr/resource/news/de-plus-en-plus-de-femmes-parmi-les-travailleurs-pauvres-bas-salaires-et
22 « (…) en 1990, 842 millions de personnes étaient chroniquement sous-alimentées (FAO, 2008a). Parmi elles, 70 % sont des femmes, en majorité des paysannes, et 20 % des sans-terres. » (page 57)
23 Paola Tabet, « Les mains, les outils, les armes », L’Homme, vol. 19, no 3, 1979, p. 5-61
24 Anne-Marie Daune-Richard, « Hommes et femmes devant le travail et l’emploi », in T. Blöss La dialectique des rapports hommes-femmes, Presses Universitaires de France, 2001 : https://doi-org.gorgone.univ-toulouse.fr/10.3917/puf.bloss.2001.02.0127.
25 Annie Gouilleux, « The Mother Machine de Gena Corea (note de lecture) », Les ruminants, 2025 : https://lesruminants.com/2025/05/11/the-mother-marchine-de-gena-corea-note-de-lecture-par-annie-gouilleux/
26 Charles Stepanoff, « L’archéologue et l’anthropologue », La vie des idées, mai 2022 : https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220509_stepanoff-graeber.pdf
27 Alain Testart et al., « Prix de la fiancée et esclavage pour dettes », Études rurales [En ligne], 159-160 | 2001, mis en ligne le 03 janvier 2017, consulté le 23 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/etudesrurales/67 ; DOI : https://doi.org/10.4000/etudesrurales.67 ;
Catherine Baroin et Jean Boutrais, « Bétail et société en Afrique », Journal des africanistes [En ligne], 78-1/2 | 2008, mis en ligne le 01 mars 2012, consulté le 23 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/africanistes/2231 ; DOI : https://doi.org/10.4000/africanistes.2231
28 Ibid.
29 Libellule cyborg : https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/robotique-libellule-cyborg-dragonfleye-prend-son-envol-41095/ ; Chèvre produisant de la soie d’araignée : https://ici.radio-canada.ca/actualite/decouverte/reportages/2002/09-2002/29sept_2002/araignee.html ; Du lait humain produit par les vaches : https://www.consoglobe.com/du-lait-humain-produit-par-les-vaches-cg ; Animaux transgéniques : https://www.planeteanimal.com/animaux-transgeniques-definition-exemples-et-caracteristiques-2403.html