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Chronique radio avril 2019 (par Ana Minski)
Lors du mouvement des Gilets jaunes qui a démarré le 17 novembre, plus de 1 800 manifestants ont été blessés dont une centaine de blessés graves par les armes de la police, quatre ont eu la main arrachée et au moins 23 ont perdu un œil. Et n’oublions pas Zineb Redouane, victime d’un tir tendu de lacrymogène à Marseille, morte dans l’indifférence. Souvenons-nous aussi de ces autres morts qui ont précédé la violence de ces derniers mois : les centaines d’Algériens en 1961, les communistes du métro Charonne un an plus tard, les manifestants de mai-juin 1968, Vital Michalon en 1977 à Super-Phénix, Malik Oussekine en 1986, Rémi Fraisse en 2014, l’affaire Théo (Théodore Luhaka) du 2 février 2017…
La violence policière ne peut plus être niée. Le bras armé de l’État nous rappelle, dès que nous désobéissons, que les gouvernements modernes ne sont et ne seront jamais démocratiques. Comme le souligne Francis Dupuis-Déri dans son ouvrage Démocratie, Histoire politique d’un mot aux États-Unis et en France :
« Si le droit de voter et d’être élu s’est élargi pour les hommes, au point où l’on parle de suffrage « universel », ces électeurs n’ont pas plus qu’avant le droit de participer directement à l’élaboration des lois et le pouvoir est toujours entre les mains de quelques centaines de politiciens élus. »
La Démocratie, gouvernement du peuple par le peuple, a pourtant été pratiquée pendant des millénaires et existe encore chez de nombreux peuples indigènes actuels. Pour qu’elle redevienne effective dans nos sociétés modernes, il nous faut prendre en compte le fait qu’à partir d’un certain degré de développement urbain, de croissance démographique, toute organisation sociale se voit contrainte d’adopter l’esprit et la forme d’une aristocratie. Ainsi que le remarquait Jean-Jacques Rousseau, dans son Projet de constitution pour la Corse, rédigé en 1765 : « Un gouvernement purement démocratique convient à une petite ville plutôt qu’à une nation. On ne saurait assembler tout le peuple d’un pays comme celui d’une cité et quand l’autorité suprême est confiée à des députés le gouvernement change et devient aristocratique. » Pour que la démocratie demeure possible, « les écarts sociaux doivent respecter certaines limites, et le monde environnant demeurer à la mesure de la personne humaine – deux conditions anéanties quand la circulation de l’énergie devient trop intense. Indépendamment même des dommages causés à la nature il existe un seuil au-delà duquel la quantité d’énergie consommée se met à corrompre le milieu social et à le désintégrer.[1]1Olivier Rey, Une question de taille »
Comme l’explique J.C. Scott dans son livre Zomia, ou l’art de ne pas être gouverné, l’État désigne historiquement une forme d’organisation sociale contraire à la démocratie, dont le contrôle s’exerce d’autant plus facilement qu’elle parvient à surmonter les obstacles que constituent la distance et les accidents géographiques. Avant l’utilisation des énergies fossiles, la distance que l’on parcourait pour échanger des marchandises était assez restreinte. Il était difficile d’accéder aux terrains montagneux, aux hautes altitudes où la population pouvait se réfugier pour fuir le contrôle de l’État. Les technologies modernes, basées notamment sur les énergies fossiles, accélèrent la destruction des écosystèmes et permettent d’élargir la surveillance et l’emprise de l’élite étatique jusque dans les zones les plus difficiles d’accès, réduisant inexorablement les zones refuges, libres et autonomes. Le projet de toute autorité étatique est de contrôler une réserve de main‑d’œuvre, de taxer sa production et de s’assurer l’accès à des bassins démographiques — via une politique de natalité, de conquête, de colonisation et d’immigration — au sein desquels elle peut recruter des soldats, et davantage de main‑d’œuvre : serviteurs, femmes et esclaves.
Les injustices sociales sont intrinsèquement liées à la destruction du vivant. Elles sont les résultats d’une culture économique, technique et sociale qui s’est formée dans le cadre de la civilisation et de son expansion urbaine qui se fait toujours au détriment des autres formes d’organisation sociale et de la nature sauvage, et qui nécessite une centralisation du pouvoir, un État dynastique, monarchiste ou républicain, pour exploiter une main-d’œuvre bon marché et toujours croissante, au profit d’une minorité aristocratique dont le pouvoir ne peut se maintenir sans bras armé et sans la soumission, plus ou moins volontaire, du plus grand nombre. La plupart des sujets des États classiques tels que l’Égypte, la Grèce, Rome, tout autant que des premiers États khmers, thaïs et birmans, étaient statutairement non libres. Tous ces États reposaient sur un « capitalisme de butin » correspondant au trafic d’esclaves et à l’extorsion de tributs. Afin de justifier l’expansion, la colonisation et la destruction des territoires et des cultures humaines, l’histoire qu’on nous enseigne à l’école est statocentrée, elle s’intéresse bien plus aux États qu’aux populations non étatiques et nous présente invariablement le point de vue de l’État. Le concept du « barbare », outil indispensable pour opposer civilisé et sauvage, civilisé et primitif, suggère que vivre hors de l’État est dangereux et synonyme d’infériorité. Pourtant, la civilisation, indissociable de l’État et du capitalisme, n’est de toute évidence ni bénéfique pour ses sujets — sauf à isoler certains aspects purement quantitatifs de l’existence humaine —, ni soutenable, ni inéluctable. Depuis que la ville et son mode de fonctionnement, l’État, existent, de nombreuses sociétés sans État — et/ou constituées de populations ayant fui l’oppression étatique — ont élaboré des stratégies sociales, économiques et techniques pour que la forme étatique et urbaine ne s’impose pas à eux. Certaines d’entre elles, qui subsistent encore et luttent encore aujourd’hui contre l’expropriation et la destruction de leur monde, devraient nous inspirer. Dont ces centaines de tribus, soit une dizaine de milliers de personnes, majoritairement des chasseurs-cueilleurs, qui vivent complètement à l’écart de la civilisation industrielle. La plupart sont des survivants ou des descendants de survivants de génocides. C’est le cas des Cinta Larga, et de nombreux autres peuples de l’Amazonie occidentale dont 90 % de la population a été anéantie par une brutale et effroyable vague d’esclavage imposée par des entreprises brésiliennes exploitant le caoutchouc entre les années 1920 et 1960. Les Cinta Larga ont été les victimes du « massacre du 11e parallèle » de 1963, perpétré par le chef d’entreprise Antonio Mascarenhas Junqueira, qui considérait les Indiens comme un obstacle à ses activités commerciales :
« Ces Indiens sont des parasites, ils sont immondes. Il est temps d’en finir avec eux, d’éliminer ces pestiférés. Liquidons ces vagabonds. »
Nombreux sont ceux qui, comme les Kawahiva, des Indiens nomades qui sont environ une douzaine, fuient les bûcherons et les éleveurs qui envahissent leurs terres. Ils refusent aujourd’hui tout contact avec le monde extérieur tant les violences, les massacres et les épidémies, dont leur groupe a été victime, sont ancrés dans leur mémoire collective. Ces sociétés sont menacées par les chercheurs d’or, les éleveurs de bétail ou les exploitants de bois qui volent leurs terres. Sans oublier les missionnaires de toutes obédiences qui, comme John Allen Chau, ont cherché et cherchent encore à les convertir, parfois de force. Si les Ayoreo-Totobiegosode[2]2Certains membres de leur peuple demeurent non contactés et ont été aperçus dans cette région. Ce sont les derniers autochtones non contactés d’Amérique en dehors de l’Amazonie ; ils … Continue reading, un peuple autochtone vivant au cœur de l’Amérique du Sud, sont enfin parvenus à protéger 18 000 hectares de leurs terres ancestrales après vingt-six ans de lutte, la majorité des peuples indiens ne jouissent toujours pas de la propriété foncière collective à laquelle ils ont droit en vertu de la législation internationale. « Auparavant, nous étions libres. À présent, nous ne le sommes plus. Nos jeunes pensent alors qu’il ne leur reste plus rien. Ils s’assoient et boivent, ils se perdent et se suicident. » Rosalino Ortiz, Guarani.
Ces derniers peuples de chasseurs-cueilleurs font partie des 370 millions d’indigènes que l’on recense à travers le monde, dans plus de soixante-dix pays[3]3https://www.goodplanet.info/encyclopedie/2012/09/04/des-peuples-et-des-cultures-menaces/. Une partie d’entre eux, difficilement estimable précisément, continue de mener une existence autonome, indépendante de la mégamachine industrielle mondialisée.
Le capitalisme, système économique intrinsèquement lié à la civilisation, est basé sur l’accumulation de richesses privées, la destruction des communs, comme les forêts et les rivières, et ne bénéficie qu’à 1 % de la planète. Il est incapable de satisfaire les besoins humains et exige une croissance infinie sur une planète finie. L’épuisement inexorable des matières premières entraîne une ruée vers les dernières zones encore préservées. Il est aujourd’hui évident que la civilisation ne peut continuer longtemps à solliciter des ressources naturelles en voie d’épuisement. Malgré l’évidence, les optimistes se rassurent en disant que ce n’est pas la première fois que l’on prédit la tourmente, que la planète en a vu d’autres. Eh bien non, elle n’a jamais rien vu qui ressemble de près ou de loin à ce qui se produit actuellement. Il est vain de vouloir se tranquilliser avec des précédents, il n’en existe pas. Les peuples indigènes n’ont pas raté le train de la destruction, ils ont tout simplement refusé d’y monter en raison de leur compréhension du monde, qu’ils vivent et qui les habite, qui ne les amènent pas à concevoir la planète comme un vaste entrepôt de ressources spécifiquement placées ici afin que l’être humain accomplisse sa destinée manifeste au travers de la mythologie du Progrès technique.
Un des exemples les plus concrets et les plus impressionnants de lutte de peuple autochtone est celui que nous offrent les zapatistes. L’État du Chiapas, dans le Sud du Mexique, d’une superficie de 75 634 km², comprend 1 million d’Indiens sur une population de 4 500 000 habitants. Les peuples indigènes, qui vivent au cœur de la destruction capitaliste, ont conscience de l’urgence de lutter activement contre ce système économique, politique, technologique et social. Leur lutte doit être une source d’inspiration pour tous ceux qui s’inquiètent de l’extermination du vivant et veulent y mettre fin. Le 1er janvier 1994, les zapatistes lancent leur « Ya Basta », première mobilisation massive qui se dresse contre l’hégémonie capitaliste. C’est sous la forme d’une guérilla que l’armée zapatiste se soulève le jour où l’ALENA (les accords de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique) entre en vigueur : les paysans et les indigènes du Mexique d’en bas se soulèvent contre le Mexique du Nord, le Mexique des élites. Douze jours de combats avec l’armée fédérale qui se terminent par un cessez-le-feu à la demande de la population mexicaine qui manifestait massivement dans le pays. Un processus de dialogue donne ensuite naissance, le 16 février 1996, aux accords de Saint-André : reconnaissance des droits et de la culture indienne au Mexique, autonomie des peuples indiens. Mais le gouvernement du Parti révolutionnaire institutionnel de Zedillo recourt à des offensives paramilitaires pour lutter contre les zapatistes, ce qui conduit au massacre d’Acteal en 1997 et à la rupture des zapatistes avec le gouvernement dans son ensemble, y compris avec la partie de la gauche traditionnelle.
En février 2001, les zapatistes organisent « la marche pour la dignité indigène », l’EZLN quitte la forêt Lacandone pour Mexico. Ils appellent tous les enfants de la terre à se libérer de la domination des logiques capitalistes, parce que la tourmente va s’aggraver, qu’elle ne s’arrêtera pas d’elle-même, et que nous devons nous y préparer. Ils organisent leur autonomie politique indépendamment de toute reconnaissance légale. Le 21 décembre 2012, des marches massives, civiles et pacifistes, sont organisées par l’EZLN. 40 à 50 000 zapatistes occupent cinq villes du Chiapas. Lors de la sixième déclaration de la forêt de Lacandone, la Sexta, les zapatistes appellent à créer un réseau planétaire de résistance et de lutte. Les zapatistes savent qu’on ne peut pas construire un monde post-capitaliste sans prendre en compte le fait que le capitalisme nous oppresse en permanence. Ils ont conscience des limites de ce qu’ils ont construit jusqu’à présent. Ils défendent une culture paysanne et luttent pour éviter d’être absorbés par les logiques de l’agriculture commerciale, ils résistent à la monoculture, aux projets miniers, aux barrages hydroélectriques, refusent la construction d’autoroutes, de complexes touristiques, etc. Toutes les communautés humaines cherchant à se défaire du capitalisme et à préserver la planète devraient également mener, avec vigueur, une telle lutte contre les attaques de la civilisation industrielle contre les territoires.
Les zapatistes améliorent sans cesse le système politique qu’ils expérimentent, luttant en permanence contre la forme-État, conscients que l’autonomie ne sera jamais une forme achevée et parfaite, qu’elle est toujours à construire. En 2003, ils créent les Conseils de bons gouvernements, les principales instances de l’organisation de l’autonomie zapatiste dont le territoire est divisé en cinq zones, chacune possédant son Conseil de bon gouvernement. La priorité est donnée à la vie dans les villages qui se regroupent en vingt-huit communes, elles-mêmes se rassemblent en cinq zones dont chacune est l’équivalent d’un département. Les projets proposés font l’objet d’allers et retours entre zone et communautés afin d’obtenir l’assentiment d’une large majorité de la population. Les candidats, dont le mandat est révocable à tout moment, élus pour deux ou trois ans, sont des gens ordinaires de la communauté, sans compétence particulière et ne reçoivent aucune contribution, ni financière ni matérielle. Ce mode d’organisation évite la séparation entre ceux qui gouvernent et le reste de la population, Pour prévenir toute spécialisation plusieurs équipes se relaient par période de dix à quinze jours au Caracol, pour que tous vivent, comme tout le monde, dans les villages. Les communautés zapatistes rejettent également le concept de la prison, et recourent en priorité aux principes de restitution ou de travail d’intérêt général pour la communauté ou les victimes. Ils ont réussi à développer un système d’éducation autonome en construisant 150 écoles primaires pour 5 000 élèves, et en élaborant un projet pédagogique pour former les enseignants. Le système de santé est également autonome et non marchand : il y a des micro-cliniques dans les communes et une clinique dans chaque zone.
Ils ont rompu avec la logique de dissociation qui caractérise les sociétés étatiques dont le principe est fondé sur la dichotomie entre le peuple qu’il faut gouverner et les experts qui le gouvernent, et ont réactivé des principes expérimentés ailleurs, lors de la Commune de Paris en 1871, par exemple, où au Kurdistan où le Confédéralisme démocratique fédère des entités politiques locales. En Février 2019 les femmes zapatistes, actrices essentielles de l’autonomie politique zapatiste, ont écrit une lettre Aux femmes qui luttent dans le monde entier[4]4https://lavoiedujaguar.net/Lettre-des-femmes-zapatistes-aux-femmes-qui-luttent-dans-le-monde-entier. La IIe Rencontre Internationale des Femmes qui Luttent, prévue sur les terres zapatistes en mars 2019 n’aura pas lieu, parce que le nouveau gouvernement est décidé à mener à bien ses projets miniers, son train maya, ses monocultures, en territoire zapatiste. Les femmes zapatistes nous écrivent :
« Ne cesse pas de lutter. Bien que ces maudits capitalistes et leurs nouveaux mauvais gouvernements s’en sortent et qu’ils nous anéantissent, eh bien toi, tu dois continuer à lutter dans ton monde.
Car c’est cet accord que nous avons pris lors de la rencontre, celui de lutter pour que plus aucune femme dans aucun recoin du monde n’ait peur d’être femme.
Et donc ton recoin, c’est ton recoin, compañera et sœur, et c’est ton rôle d’y lutter, comme nous, les femmes zapatistes, nous luttons en terres zapatistes.
Ces nouveaux mauvais gouvernements pensent qu’il va être facile de nous vaincre, que nous ne sommes pas beaucoup et que personne, là-bas dans les autres mondes, ne nous soutient.
Mais que va-t-il se passer, compañera et sœur ?
Eh bien, même s’il ne reste qu’une seule d’entre nous, celle-ci se battra pour défendre notre liberté.
Et nous n’avons pas peur, compañera et sœur.
Si nous n’avons pas eu peur il y a déjà plus de vingt-cinq ans lorsque personne ne nous regardait, alors encore moins maintenant que toi, tu nous as vues, bien ou mal, mais tu nous as vues.
Compañera, sœur, bon, eh bien là, nous te confions la petite lumière que nous t’avons offerte.
Ne la laisse pas s’éteindre. Même si la nôtre s’éteint ici avec notre sang, et même si elle s’éteint à d’autres endroits, toi, prends soin de la tienne car, bien que les temps actuels soient difficiles, nous devons continuer d’être celles que nous sommes et nous sommes des femmes qui luttent. »
À l’heure actuelle, de nombreux peuples indigènes luttent contre des projets miniers, l’extraction de combustibles fossiles, l’exploitation de terres rares, pour la défense de terres communales ou pour les restaurer. Ainsi les femmes de la Réserve nationale de Flore et de Faune de Tariquía sont prêtes à donner leur vie pour défendre cette zone habitable, riche en biodiversité et en eau potable, convoitée par la rapacité des compagnies pétrolières. Ces projets mortifères se multiplient, gouvernements et multinationales ne s’effondreront pas d’eux-mêmes. Les injustices sociales et l’extermination du vivant sont un seul et même combat. Si nous voulons lutter efficacement contre cette destruction, il nous faut envisager des stratégies adaptées à la situation et aux forces disponibles. Nous ne sommes ni suffisamment nombreux ni suffisamment équipés pour affronter frontalement le bras armé de l’État, mais les écologistes les plus lucides comprennent que ce système mortifère constitue une guerre contre le vivant. Pour le défendre, nous devons donc recourir aux stratégies et tactiques de guerre asymétrique. Il existe de multiples manières d’arrêter l’expansion techno-industrielle dans son entreprise de dégradation de tout. Il est possible de mettre hors d’état de nuire ses machineries les plus destructrices et de développer des zones-refuges et autonomes que nous devrons apprendre à défendre efficacement.
Ana Minski
Relecture et correction : La sororité
References[+]